par Marc Fraysse
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22 avril 2021
Entre 1915 et 1923, près de 2 millions d’Arméniens serons déportés et encore 1,5 millions serons tués, à l’initiative d’une Turquie revendicatrice d’une pseudo souveraineté territoriale. Ce sont des millions de femmes, d’hommes, d’enfants, Arméniens, Chaldéens, Syriens … qui seront persécutés pour leur origine et surtout pour leur appartenance au Christianisme (Maronites, Orthodoxes, Araméens etc…). Ce génocide, perpétré dans l’indifférence générale, peine encore à être reconnu comme tel ! Pourtant, nombreux sont les Pays qui se positionnent, qui reconnaissant ou à défaut condamnent ce tragique passé historique. Comme pour nos frères Juifs, persécutés sous le régime Nazi, nous devons faire vivre la mémoire du génocide Arménien, le qualifier comme tel et se positionner avec Solidarité et Honnêteté et surtout, ne pas oublier. S’il est nécessaire de rappeler que c’est par la mémoire, par le fameux « plus jamais ça » Européen, que l’on évite que l’Histoire se répète, alors rappelons-le ! Les évènements récents ne sont pas pour nous rassurer, ni nous, porteurs des valeurs démocratiques et attachés à l’État de droit, à l’ordre international, ni les Arméniens restés sur leurs Terres. Combats dans le Haut Karabakh pendant 44 jours, jeu international entre la Turquie, la Russie et l’Europe, France en tête, menace claire du Président Erdogan … les signaux ne sont pas pour rassurer. Et, encore une fois, l’indifférence relative règne. Nous nous sommes indignés des attaques de l’Azerbaïdjan, de l’immiscions de la Turquie dans le conflit, puis, comme souvent, l’opinion publique s’en est retournées à ses affaire, oubliant les Arméniens. Et c’est donc dans l’indifférence générale, que l’Azerbaïdjan a inauguré un « Musée des Honneurs Militaires » ce 12 Avril à Bakou. Musée qui regroupe les « prises de guerre » du dernier conflit dans le haut Karabakh. Casques, tanks, médailles … de quoi renforcer l’esprit de Souveraineté du peuple Azerbaidjanais, bien loin d’une volonté d’apaisement. Nous ne devons pas oublier l’Arménie, dernier bastion démocratique et Laïque qui sépare la Turquie de Erdogan de l’Europe. Car l’enjeu est bien là, et la petite Arménie risque fort de payer les tribus d’une guerre à venir qui ne sera pas la sienne. Recep Tayyip Erdogan, mène une politique agressive depuis quelques temps déjà. Il a ouvertement soutenu l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, prend des distances avec la Russie, finance la construction d‘une mosquée qui doit rivaliser avec La Mecque, pilote de nombreuses associations Islamistes en Europe, dont Millis Görüs en France dont nous entendons enfin parler dans les médias. Même le peuple Turque commence à s’inquiéter de l’Islamisation d’un Pays Laïque sous Atatürk, rigoriste sous Erdogan. Et si la démonstration n’est pas totale, il ne reste qu’as se rappeler d’une prise de parole du Président Turque en 2020, à Bakou, pour célébrer la victoire Azerbaidjanaise. A cette occasion, le Président Erdogan est allé jusqu’à saluer la mémoire d’Envers Pacha, architecte et cheville ouvrière du Génocide Arménien. Ce lien entre une Guerre de souveraineté territoriale entre deux petits États et le rappel d’un pays fortement militarisé à un passe génocidaire assumé, fais frissonner dans toutes les Ambassades du Monde. Le devoir de mémoire ne doit jamais s’éteindre, et nous allons bientôt, encore, commémorer le 24 Avril le triste anniversaire du Génocide Arménien. N’oublions pas nos frères, d’autant plus qu’aujourd’hui ce devoir de mémoire est également un acte fort, d’opposition à la Turquie d’Erdogan et ses visées expansionnistes. Les Arméniens sont nos amis, mais ils sont également nos alliés, ne l’oublions pas, ne les oublions pas ! Marc Fraysse Président de France Unie